D’aussi loin qu’elle se souvienne, Magali Sulpice a toujours comparé la salle d’un restaurant à celle d’un théâtre, avec une scène et une machinerie cachée derrière le rideau. C’est là que se déroule, en secret, une grande partie de la pièce ; ici que Magali Sulpice joue son rôle de cheffe d’orchestre incarnant la part invisible mais décisive de l’expérience Auberge du Père Bise.
Une complémentarité qui fait toute la force de l’union entre Magali et Jean Sulpice, scellant au bord du lac d’Annecy l’identité d’une grande maison.
De la sommellerie à l’hospitalité
Originaire de Rennes, Magali Sulpice entre au lycée hôtelier avec l’idée de devenir sommelière, passionnée par cet univers qui permet aux vignerons d’exprimer leur identité, celle d’un terroir et d’un cépage à travers le vin.
Diplôme en poche, elle quitte sa Bretagne natale pour découvrir les vignobles de Savoie. Elle postule alors chez Marc Veyrat, où elle affine sa pratique aux côtés de Bruno Bozzer, chef sommelier emblématique de l’époque, apprenant à imaginer des accords mets-vins inédits autour des folles préparations végétales de l’homme au chapeau noir. Elle découvre aussi les exigences de la clientèle internationale d’un restaurant trois étoiles au guide Michelin et rencontre au passage un jeune chef savoyard : Jean Sulpice.
La vingtaine à peine, le couple s’installe dans la plus haute station des Alpes, à Val Thorens, pour une saison qui durera finalement quinze ans. Jean est en cuisine, Magali en salle, parmi les toutes premières sommelières à défendre et à mettre en première page les vins de Savoie. Ensemble, ils déjouent tous les pronostics et se font un nom, décrochant deux étoiles au guide Michelin.